🍓 Régime alimentaire et fièvre: que manger?
Fièvre et hyperpyrexie
La fièvre et l’hyperthermie représentent deux mécanismes pathologiques différents, mais ils génèrent les deux pyrexie, un état NON physiologique caractérisé par une « élévation anormale de la température corporelle ».
La fièvre et l’hyperthermie provoquent une surchauffe du corps, mais par le biais de deux mécanismes pathogéniques totalement différents:
- La fièvre est déclenchée par des dommages chimiques causés par des cytokines (médiateurs chimiques) sur le « thermostat » central de régulation hypothalamique, qui à son tour génère un échauffement excessif;
- L’hyperthermie est générée par le déséquilibre entre la thermogenèse (production de chaleur corporelle) ou l’échauffement externe (comme le rayonnement solaire) et le système de dispersion thermique (vasodilatation cutanée, transpiration, etc.) qui se traduit par une accumulation progressive de chaleur.
Thérapie
De ce qui précède, on peut déduire que l’approche thérapeutique entre les deux formes de pyrexie est complètement différente; en hyperthermie il est indispensable de refroidir rapidement le corps (par exemple avec de l’eau froide) tandis qu’en cas de fièvre, les antipyrétiques sont utiles qui agissent en restaurant le « set-point » hypothalamique (mais aussi dans ce cas l’utilité du refroidissement par conduction n’est pas exclus, par exemple par épongage à l’eau froide).
Noter: le traitement de la fièvre et la réduction de la pyrexie ne suivent pas toujours le même processus thérapeutique; en cas d’altération de température, il est tout d’abord fondamental d’identifier (si possible) l’agent étiopathologique (ie la cause: inflammation, infection virale, brûlure etc.) responsable de l’altération corporelle, puis de l’éliminer. L’utilisation de médicaments antipyrétiques (tels que le paracétamol) est utile pour réduire les symptômes pyrétiques de la fièvre, mais ne constitue PAS un remède efficace. Evidemment, s’il n’est pas possible ou indispensable d’intervenir sur la cause première de la fièvre, les antipyrétiques représentent la seule intervention pharmacologique applicable.
Régime contre la fièvre
La fièvre est un processus ACTIF qui cherche délibérément une augmentation de la température corporelle; cette condition est métaboliquement indispensable pour accélérer les processus enzymatiques de tout l’organisme, afin d’optimiser la réaction immunitaire et d’accélérer la guérison. Pour cette raison, il est essentiel de réduire la fièvre uniquement si elle dépasse la limite de tolérance du sujet.
Du point de vue métabolique, la fièvre augmente significativement la dépense énergétique mesurable par la consommation d’oxygène basal; les estimations faites sur la population générale indiquent que pour chaque degré centigrade (° C) au-dessus de 37, le corps a besoin de 13% d’oxygène en plus pour répondre aux besoins de tous les processus physiologiques et para-physiologiques. Cela signifie qu’avec la même quantité d’énergie introduite avec le régime, la fièvre (en augmentant les processus énergétiques oxydatifs) peut favoriser la réduction des substrats énergétiques de réserve (graisse et glycogène), diminuant par conséquent également le poids corporel; Cela dit, il peut sembler évident qu’en présence de fièvre, il est indispensable de modifier le régime alimentaire en augmentant l’apport énergétique pour couvrir le besoin minimum de maintien du poids corporel; par example:
En supposant que le sujet « X » possède normalement une dépense énergétique de 2000 kcal, en cas de fièvre à 39 ° C (2 ° C au-dessus du seuil de 37 ° C) il aurait besoin d’un surplus calorique de 26% (13% multiplié par le 2 ° C) ou 520kcal. Dans l’ensemble, le sujet «X» doit corriger son régime alimentaire en augmentant son apport calorique comme suit:
- 2 000kcal + 520kcal = 2520kcal
NB. Il est conseillé de maintenir un apport protéique normal et d’augmenter proportionnellement les lipides et les glucides.
Dans le cas où le sujet «X» maintient un apport énergétique de 2000kcal et la fièvre à 39 ° C est constante pendant 14 jours, la somme algébrique entre les calories introduites avec le régime et les calories brûlées en présence de fièvre serait NÉGATIVE donnant lieu à une perte de poids:
- [(2000*14)-(2520*14)]= (28000-35280) = -7280kcal
De plus, sachant que PHYSIOLOGIQUEMENT pour éliminer 1 kg de graisse il faut brûler environ 7000kcal, il est possible d’affirmer que le sujet « x », pendant 14 jours de fièvre à 39 ° C au cours desquels il n’a PAS suivi une alimentation adéquate, pourrait subir une perte de poids d’environ 1 kg.
Evidemment, cet exemple ne prend PAS en considération la présence de nombreuses variables (PAR EXEMPLE LA RÉDUCTION DU NIVEAU D’ACTIVITÉ PHYSIQUE) qui contribuent à déterminer le bilan énergétique final, il doit donc être considéré comme une SIMPLIFICATION absolue.
NB. Si le lecteur est séduit par la possibilité de faciliter la perte de poids NON en traitant la fièvre ou l’agent causal qui la génère, nous vous rappelons que l’augmentation des dépenses liées au repos au lit ou à l’immobilisation du patient détermine une perte de poids NON sélective qui négativement affecte à la fois le trophisme de la masse musculaire et la consistance des réserves hépatiques et musculaires de glycogène.
Pour obtenir une image plus réaliste de l’impact métabolique de la fièvre sur le corps, les points clés suivants doivent également être pris en compte:
- Déshydratation: la fièvre génère une augmentation de la température corporelle qui nécessite souvent une plus grande dispersion de la chaleur, donc conduit à une augmentation de la transpiration; par conséquent, si le régime ne contient pas suffisamment d’eau, la réduction du poids corporel peut indiquer une déshydratation plus générale qu’un épuisement des réserves énergétiques. Il s’ensuit que le régime contre la fièvre DOIT avant tout garantir les besoins basaux en eau, compenser la transpiration et faciliter le drainage rénal de tout catabolite pharmacologique.
- L’augmentation de la dépense énergétique de base est compensée par l’INACTIVITÉ physique du sujet: il convient de considérer que (généralement) la fièvre ne permet PAS la réalisation d’activités de travail, récréatives et sportives communes; considérant que la dépense énergétique d’une personne au lit est presque comparable à son taux métabolique basal (MB) alors que le niveau d’activité physique (LAF) oscille entre + 33% et 110% de plus que le même métabolisme basal, il est possible d’affirmer que normalement le régime contre la fièvre d’un LIT OU d’un SUJET MALADE doit fournir une quantité d’énergie INFÉRIEURE à celle normalement introduite avec le régime MALGRÉ que la fièvre génère une augmentation basale de 13% tous les 1 ° C. Par example, pour le sujet «Y» qui a un taux métabolique basal de 1300kcal et un niveau d’activité physique qui augmente la dépense énergétique de 55%, POUR UN TOTAL DE 2015KCAL, rester au lit avec une fièvre de 2 ° C (+ 26% des calories) il signifierait avoir une dépense totale de 1638kcal… BIEN 377kcal de moins que la normale!
- Vomissements et malabsorption liés à l’état morbide: dans le cas où l’agent causal est un pathogène (virus, bactéries, protozoaires ou autres parasites), ou une intoxication par l’alcool éthylique ou d’autres nerfs, et que la fièvre s’accompagne de vomissements et de diarrhée, le régime alimentaire doit subir des modifications drastiques. Tout d’abord, rappelez-vous que les vomissements et la diarrhée provoquent une déshydratation accélérée, par conséquent, la réduction du poids corporel est principalement liée au déficit de volume (volume) du plasma sanguin; d’autre part, l’incapacité à retenir les aliments dans l’estomac ou la diminution de l’absorption intestinale réduisent (parfois sévèrement) la quantité d’énergie et d’éléments essentiels introduits par l’alimentation. Ainsi, en plus d’un état de malnutrition générale transitoire, il y a une dégradation des substrats énergétiques de réserve ainsi que du tissu musculaire (favorisée par l’immobilité du patient) retrouvée dans une perte de poids aveugle (masse maigre et masse grasse). Dans ce cas, le régime contre la fièvre doit favoriser le passage gastrique sans provoquer de vomissements et permettre une digestion et une absorption adéquates; à cet égard, il est très utile d’utiliser des aliments moyennement protéinés avec une teneur plus élevée en glucides et en huiles végétales (semoule enrichie en purée de légumineuses et assaisonnée avec de l’huile d’olive extra vierge et un peu de fromage râpé), facilement digestibles (simples et non cuisson prolongée), privilégiez les aliments semi-liquides (PAS totalement liquides, car le tube digestif peut réagir à la sensation de satiété avec l’impulsion de vomissements), avec des portions modérées et assez fréquentes; de plus, il vaudrait mieux ÉVITER les aliments qui contiennent des nutriments difficiles à tolérer comme le lactose.
- Anorexie transitoire: d’un point de vue comportemental, les patients souffrant de fièvre ne ressentent pas le besoin (ou le stimulus physiologique) de manger et de boire. Si le régime contre la fièvre n’est pas élaboré et suivi attentivement, outre le risque de malnutrition, en réduisant l’approvisionnement en eau, à la fois le potentiel de dispersion de la chaleur et la capacité de filtration rénale sont aggravés; en ce qui concerne ce dernier, au contraire, il doit être encouragé, facilitant ainsi l’élimination des catabolites endogènes et pharmacologiques.
Le régime en cas de fièvre doit prendre en compte tous ces facteurs afin d’optimiser le processus de guérison et éviter tout effet secondaire lié à la malnutrition; il convient de porter une attention particulière à l’apport en eau, sel et vitamines mais ne pas négliger (si possible) également l’apport d’aliments contenant les autres molécules essentielles (acides gras oméga 3 et acides aminés issus de protéines de haute valeur biologique).
Conseils pratiques
- En présence de fièvre, surtout si elle est associée à des vomissements et / ou de la diarrhée, le premier souci est d’assurer une bonne hydratation. En général, chez l’adulte, de l’eau – à boire à petites et fréquentes gorgées – est suffisante, tandis que chez l’enfant, des formulations réhydratantes spécifiques sont recommandées (par exemple Pedialyte). En cas de jeûne prolongé, il est possible de recourir à des formulations spéciales réhydratantes et alcalinisantes, à base de citrate de sodium et / ou de potassium (par exemple biocétase). En cas de vomissements prolongés, une réhydratation peut également avoir lieu par voie intraveineuse.
- En cas de nausées et de vomissements, une alimentation solide par voie orale doit être progressivement rétablie dès que possible, et poursuivie en fonction de la tolérance du patient: eau et liquides réhydratants → confitures et gelées de fruits → purée de légumes → pâtes ou riz en bouillon → viande de veau, poulet et du poisson, éventuellement haché pour le rendre plus digeste
- Associé au repos, le régime doit être léger, donc contenant des aliments faciles à digérer sans graisses de cuisson. Les lipides seront limités à l’ajout d’huile brute et de beurre comme condiment aux plats.
- Le régime contre la fièvre favorise les glucides maigres et les protéines. Les glucides, faciles à digérer, permettent de préserver les protéines musculaires des phénomènes cataboliques induits par la déplétion calorique et glucidique; de plus, ils permettent d’éviter la cétose due à l’hyperactivation du métabolisme lipidique, typique des conditions de jeûne prolongé.
- Le lait demi-écrémé, recommandé par certains médecins en présence de fièvre, doit être évité par les personnes intolérantes au lactose. Le texte «Terapia medica raisonné» par Aldo Zangara suggère que «la nutrition du patient atteint d’une maladie infectieuse fébrile est initialement basée sur la consommation de lait – qui est introduit comme aliment principal dans la quantité moyenne d’un litre et demi par jour (950 KCal et 46 g de protéines) – œufs, viande homogénéisée dissoute dans les soupes, pâtes, riz, semoule, biscuits, pain blanc, fruits cuits en purée et sucrés, boissons, etc. (les bouillons de viande ont une faible valeur calorique). » Les sources de protéines plus riches en graisse et en tissu conjonctif (par exemple, faisceaux musculaires, écorces, os) doivent donc être évitées, préférant les coupes plus molles et plus faciles à digérer.
- Le régime contre la fièvre implique la consommation de nombreuses petites rations, pour …
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