🍎 Incontinence fécale : traitement, interventions et régime alimentaire
Le problème de l’incontinence fécale
On parle d’incontinence fécale lorsqu’il n’est plus possible de contrôler ou simplement de percevoir l’envie de déféquer ; il en résulte donc une émission incontrôlée et involontaire de selles et de gaz intestinaux.
Heureusement, l’incontinence fécale n’est pas aussi incurable qu’on pourrait le croire. Un traitement médical spécifique de l’attaque, soutenu par une alimentation ciblée et équilibrée, est sans aucun doute la solution idéale pour conjurer ce trouble désagréable et prévenir les complications et les rechutes.
Pour guérir définitivement l’incontinence fécale il est nécessaire – ainsi qu’indispensable – d’agir sur plusieurs fronts :
- Eradiquer la cause qui l’a induite : pour trouver le bon remède il est donc important de se soumettre à tous les tests diagnostiques nécessaires à la bonne évaluation du trouble
- Corriger les mauvaises habitudes alimentaires
- Prenez soin de votre corps : à cet effet, l’hygiène intime personnelle joue un rôle de premier plan
- Discutez toujours de vos inquiétudes et préoccupations avec votre médecin, surtout si vous présentez des symptômes/signes anormaux ou suspects
Il n’existe pas de remède universel pour lutter contre l’incontinence fécale car la maladie a une origine multifactorielle. En effet, si certains patients nécessitent une intervention chirurgicale, pour d’autres il suffit de modifier leurs habitudes alimentaires et de suivre un traitement exclusivement pharmacologique.
Traitement pharmacologique
Le traitement pharmacologique de l’incontinence fécale n’est pas non plus le même pour tous les patients. Comme nous l’avons vu, en effet, ce trouble de la défécation peut dépendre de problèmes complètement différents voire opposés (par exemple la constipation chronique ou la diarrhée chronique).
- Cas 1 : incontinence fécale dépendante d’une constipation chronique/fécalome. L’inconfort peut être éradiqué grâce à la prise spécifique de laxatifs. Le médicament le plus utilisé à cet effet est le lactulose, un principe actif laxatif osmotique extrêmement délicat, capable d’attirer l’eau dans la lumière intestinale, de ramollir les selles et de stimuler le péristaltisme intestinal. Les suppositoires de glycérine ou de bisacodyl (par exemple Dulcolax) peuvent également être bénéfiques en présence d’incontinence fécale liée à la constipation.
- Cas 2 : incontinence fécale dépendante d’une diarrhée chronique. Le trouble doit clairement être traité avec des médicaments antidiarrhéiques :
- Le principe du Lopéramide (par exemple Imodium) est particulièrement adapté pour soulager la diarrhée, améliorant ainsi la perturbation de l’incontinence fécale. Le lopéramide augmente le tonus du sphincter anal, tout en réduisant les selles (contractions péristaltiques) et la fréquence des selles.
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Anticholinergiques (ex. Atropine, Belladonna) : indiqués pour réduire les sécrétions intestinales et réguler les mouvements des viscères.
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Opioïdes (ex. codéine) : en plus du traitement de la toux, certains opioïdes comme la codéine sont utilisés comme inhibiteurs de la motilité intestinale. Cependant, il convient de noter que ces médicaments, par rapport aux précédents, sont beaucoup moins utilisés pour le traitement de l’incontinence fécale en raison des effets secondaires importants qui y sont liés.
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Charbon actif : principe actif indiqué pour réduire la teneur en eau des selles.
Interventions alternatives
Pour tous ces cas d’incontinence fécale partielle (d’entité mineure), une nouvelle méthode thérapeutique-réhabilitation a été développée – connue sous le nom de rétroaction biologique – très utile pour détecter l’activité sphinctérienne du sujet. Il s’agit d’une stratégie d’intervention indiquée pour les patients qui présentent une diminution de la sensibilité rectale, mais qui ont encore une activité sphinctérienne marquée. Le biofeedback est une technique de rééducation spéciale visant à renforcer les muscles du plancher pelvien : ici, le patient est « éduqué » à contracter et relâcher les muscles du site anal afin de résister à l’envie de déféquer à des moments inopportuns (pour plus d’informations : lire Kegel des exercices).
Le traitement de biofeedback, toujours effectué en ambulatoire, implique l’introduction d’une petite sonde dans le canal anal et dans une partie de l’ampoule rectale du patient. Cette sonde, qui enregistre les pressions exercées sur les parois du canal anal, est reliée à un ordinateur qui traite les données et les transforme en impulsions et barres colorées. Les différentes couleurs des barres indiquent le degré de contraction et de relaxation des muscles touchés. Après avoir obtenu les bonnes indications du médecin sur la bonne façon d’effectuer les exercices du plancher pelvien, le patient lui-même évaluera comment il les exécute par l’observation et l’étude des bandes colorées enregistrées par le moniteur.
Il n’est pas rare que, en support au biofeedback, le patient soit également soumis à une gymnastique passive, dite électrothérapie: ce traitement consiste à stimuler les fibres des muscles anaux en insérant une électrode dans le canal anal. Les bénéfices dérivés de l’électrothérapie sont cependant incertains ; par conséquent, sa mise en œuvre n’est pas toujours justifiée.
Certains patients souffrant d’incontinence fécale peuvent bénéficier de l’application de soi-disant écouvillons anaux: ce sont de véritables bouchons qui s’insèrent dans l’anus pour empêcher la perte involontaire de matières fécales.
Interventions chirurgicales
Lorsque ni l’action médicamenteuse ni les stratégies de rééducation ne suffisent à lutter contre l’incontinence fécale, le patient est contraint de subir une intervention chirurgicale. Le plus souvent, une intervention chirurgicale est nécessaire lorsque l’incontinence fécale est liée à un prolapsus rectal ou à des blessures à l’accouchement. Selon la cause déclenchante, les traitements chirurgicaux les plus pratiqués sont :
- Correction chirurgicale du prolapsus rectal, hémorroïdes, rectocèle
- Sphinctéroplastie : indiquée pour réparer un sphincter anal en cas de lésion traumatique des muscles impliqués dans la défécation.
- Restauration du tonus musculaire du sphincter anal (plastie gracile) : dans certains cas, il est possible de réparer le sphincter anal en enveloppant un muscle prélevé sur la cuisse du patient. La méthode très délicate consiste précisément dans la transposition avec électrostimulation du muscle gracile (muscle adducteur qui occupe la partie médiale de la cuisse) vers l’anus.
- Sphincter anal artificiel : chirurgie indiquée pour les cas sévères d’incontinence fécale liés à des lésions du sphincter anal. Une sorte d’anneau gonflable est implanté dans le canal anal pour contrôler la perte de matières fécales. Lorsqu’il est gonflé, l’appareil empêche le sphincter anal de se libérer (il n’y a donc pas de perte de selles) ; vice versa, lorsque vous souhaitez déféquer, cet anneau spécial peut être dégonflé à l’aide d’une pompe externe, activant ainsi une activité intestinale normale.
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Colostomie : il s’agit incontestablement d’un choix chirurgical drastique, réalisé en dernier recours pour le patient souffrant d’une forme sévère d’incontinence fécale. Au cours de cette chirurgie, une nouvelle communication artificielle est créée qui relie le côlon à la paroi abdominale à travers une ouverture dans l’abdomen. Une poche spéciale est attachée à cette ouverture pour recueillir les matières fécales.
Diète
Des changements dans les habitudes alimentaires peuvent sans aucun doute améliorer considérablement le trouble de l’incontinence fécale (et même l’empêcher de revenir). La première précaution est l’élimination totale de l’alcool et la limitation de la caféine dans l’alimentation : prises en excès, ces deux substances (alcool et caféine) peuvent en effet induire diarrhée et incontinence fécale.
Lorsque le trouble de la défécation est strictement lié à la diarrhée, le patient doit privilégier les aliments qui peuvent compacter le matériel intestinal. À cette fin, il est recommandé d’augmenter la quantité de fibres alimentaires – provenant par exemple du son et d’aliments entiers – et de limiter la consommation de tous les aliments susceptibles d’induire un effet laxatif. Les épices, les aliments épicés, les aliments fumés, les édulcorants artificiels doivent également être évités ou au moins limités chez les patients sujets à la diarrhée (voir : régime et diarrhée).
Certaines personnes intolérantes au lactose ont tendance à développer non seulement la diarrhée mais aussi l’incontinence fécale : pour cette raison, éliminer les aliments contenant ce sucre de l’alimentation est une mesure diététique importante pour prévenir la diarrhée et l’incontinence fécale.
Les patients souffrant de constipation chronique doivent plutôt porter une attention particulière au bon apport à la fois des fibres et des liquides (boire au moins 2 litres d’eau par jour), deux composants essentiels pour ramollir le contenu intestinal, faciliter l’évacuation, évitant ainsi l’incontinence fécale.
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