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C’était la main de Dieu et Sorrentino sans Sorrentinisme

C’était la main de Dieu et Sorrentino sans Sorrentinisme

C’était la main de Dieu et Sorrentino sans Sorrentinisme
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Pour la première fois une histoire autobiographique, la première fois avec Netflix, pour la deuxième fois à Venise, comme toujours avec Toni Servillo

L’avenir est un nuage à dissiper difficilement tout au long des années d’adolescence, qui sont celles de ce film, à partir de l’été 1984 (celui de l’arrivée de Maradona à Naples, une voix qui se poursuit dans la ville parmi des observations incrédules, pleines d’espoir et douteuses) et celle de 1987 (avec la conquête du premier championnat). Ce n’est pas un mystère que le protagoniste de C’était la main de Dieu ça s’appelle Fabietto mais en réalité c’est Paul Sorrentino lui-même, 15 ans au début du film, en pleine tempête hormonale, privé de grandes amitiés et privé de petite amie, complètement perdu dans le corps d’une tante époustouflante (Luisa Ranieri) et incapable de comprendre quoi faire de lui-même.

Bien qu’il s’agisse d’un film autobiographique, celui-ci Sorrentin il n’est jamais égocentrique, le monde intérieur n’a pas beaucoup d’importance du personnage raconté, ni les talents ou la personnalité (en effet) exaltés. Ce qui compte, c’est ce qui l’unit à tant d’autres, la traversée d’un moment de profonde confusion, l’impénétrabilité de l’avenir, les peurs du présent, l’exaltation de quelques choses. Tout matériel très difficile à rendre, mais dans ce film plein d’événements, de personnages, de situations (même trop) il se fraie un chemin à travers les grands coups habituels de Sorrentino. C’était la main de Dieu en fait il a tous les problèmes et tous les mérites des films de son auteur, il est coulé par plusieurs chutes de style mais puis aussi subitement exalté par les gimmicks d’un immense cinéma qui apparaissent comme des pierres précieuses dans une mine.

Il n’y a pas vraiment d’intrigue (et ce n’est pas nouveau pour les films de Sorrentino) voyons segments d’une vie dans son déroulement. Une vie dominée par le sexe et les questions de sexe. Pas seulement le héros et son désir de femmes (et d’amour) mais aussi le père que l’on découvre avoir été infidèle et avoir eu un autre enfant d’une autre femme, l’oncle avec sa jalousie et la tante avec un corps qui ne lui donne que des problèmes. Le tout sous forme de comédie au moins jusqu’à la moitié, puis quelque chose se passe qui change la vie du protagoniste et le genre du film. De la comédie, cela devient dramatique, pour tout le monde, pour le protagoniste et pour ses proches.

C’est un choix très étrange pour un film italien de faire comédie séparée e drame, on triomphe généralement de la fusion des deux, mais le problème avec le film n’est pas ça, c’est plus le fait qu’outre la relation entre la mère et le père, les autres relations ne sont jamais tracées. Ce mec a beaucoup de monde autour mais on ne comprend jamais vraiment ce qu’il ressent pour eux (même pour son frère ou sa sœur, toujours enfermé dans la salle de bain). Il est seul, même s’il a de l’affection, ce qui est une bonne idée mais là encore on ne comprend guère. Il pourrait très facilement être effronté et claquer des thèmes adolescents au visage du spectateur, au lieu de cela, il choisit toujours d’être subtil, de parler de Naples, du sexe, des maisons à la montagne et des blagues sur les voisins parler de l’isolement des adolescents et de la soif d’un lendemain impénétrable. Cependant, le choix ne paie que parfois.

Par contre, ce n’est pas pour le trahir travail du corps, qui a toujours été celui dans lequel il réussit le mieux. Sorrentino aime Fellini mais ne déforme pas la réalité comme lui, au contraire il accentue les détails, les agrandit, comme lorsqu’il fait remarquer à tout le monde que Luisa Ranieri elle ne porte pas de soutien-gorge dans la toute première scène (elle est le corps du désir, elle n’est pas cadrée mais elle est vraiment dessinée). Et de la même manière, les seconds rôles les plus grotesques et le père, c’est-à-dire Toni Servillo (Il y a quelque chose de freudien dans le fait que Sorrentino ait choisi l’acteur auquel il est le plus attaché pour incarner son père…). S’il y a une chose que nous savons de Servillo c’est qu’il est bon et qu’il mange souvent des films, c’est-à-dire qu’il monte souvent sur scène, dicte des règles et des horaires et s’impose en ne laissant personne jouer au détriment du film lui-même. Au lieu de cela avec Sorrentin (et donc aussi ici) est différent. Dans C’était la main de Dieu il n’a pas besoin de s’imposer pour s’imposer, c’est-à-dire qu’il n’a pas besoin de toujours attirer l’attention mais travaille dur avec des expressions, des moments et parfois même juste un rire, comme quand dans une balade à trois personnes sur une moto, nous ne regardons que lui, amusés et effrayés.

Au final, dans cette adolescence avec le cinéma comme lointaine aspiration, les femmes comme mirage, Maradona comme un rêve et la mort imminente, il n’y a pas la magnificence tonitruante des autres films qu’ils font Sorrentin un cinéaste qui divise, qui lui impose la haine ou l’amour. Ceci est un film plus calme et intime qui évidemment peut ne pas l’aimer mais n’a pas ce désir effronté sain et merveilleux d’être grand et important. Cela semble étrange à dire, mais malgré le fait qu’il s’agisse d’un film cher (par Netflix) et très impressionnant, il est aussi caché, pas crié, avec très peu de musique. C’est un Sorrentin différent, pas méconnaissable mais plus sénile et en un certain sens intime.

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